Clemencia López Cabrera | © Sandra Sebastian / fairpicture

L’égalité des chances, partout

Découvrez les histoires des quatre femmes qui sont sur les affiches d’Helvetas. Et comment elles ont su saisir une opportunité décisive pour leur vie. 
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Quatre femmes, quatre histoires de chances équitables

Des personnes comme Emebet Mekonnen d’Éthiopie, Neuza Yacussa du Mozambique, Ana Ngayia de Tanzanie et Clemencia López Cabrera du Guatemala n’ont besoin ni d’aumône ni de pitié. Ce dont ces femmes fortes ont besoin, c’est d’une réelle opportunité d’accéder à l’eau, à la nourriture et à l’éducation et de faire entendre leur voix afin de pouvoir décider elles-mêmes de leur avenir.

© Ricardo Franco

Neuza n'a pas besoin de pitié, mais d'une bonne formation.

Neuza Yacussa, 18 ans, Mozambique
© Ricardo Franco

Été 2020. Au Mozambique, les écoles ferment à cause de la pandémie de coronavirus. Neuza Yacussa venait de terminer sa dixième année scolaire. Mais au lieu de rester assise à ne rien faire, Neuza a pris son avenir en main: lorsqu’elle a appris qu’il existait des cours pour devenir menuisière, elle s’est tout de suite enthousiasmée. Elle avait toujours voulu construire des choses et rêvait, enfant, de devenir ingénieure civile. «La menuiserie n’est pas un métier réservé aux garçons. Je veux montrer ce qu’une femme peut faire», disait-elle à ses amies et connaissances qui parlaient d’un métier d’hommes.

Après son bref apprentissage, elle a trouvé un emploi dans une entreprise de travail du bois. Au bout d’un mois seulement, les responsables ont demandé à la jeune femme, désormais âgée de 18 ans, de devenir elle-même formatrice. «J’avais du mal à y croire. Je suis si heureuse. Avec l’argent gagné, je peux acheter de la nourriture pour ma mère, mes frères et mes sœurs – et des vêtements pour moi». Il y a aussi de la fierté dans ses paroles: «Avant, c’était mes frères qui ramenaient la nourriture à la maison, maintenant je peux aussi le faire». Elle se décrit comme sûre d’elle et apprécie le respect qu’on lui témoigne aujourd’hui. Mais elle veut plus, elle veut réaliser son rêve d’enfant: Neuza tient toujours à devenir ingénieure civile. Pour exercer le métier de ses rêves, elle doit suivre d’autres cours dont elle a rempli les conditions d’admission. «Un jour, j’aurai ma propre entreprise et des employés. Et je réussirai.» 

Au Mozambique, Helvetas apporte une réponse au problème du taux de chômage élevé des jeunes: des cours de formation de courte durée les préparent au monde du travail pour des métiers très demandés. Une fois leur formation effectuée, ils reçoivent non seulement un diplôme, mais aussi une aide pour trouver un travail salarié ou pour se lancer comme indépendants. Comme le montre l’exemple de Neuza Yacussa, les personnes ayant une formation sont très demandées. 

Ana Ngayia | © Simon Opladen

Ana n'a pas besoin de pitié, mais de manger à sa faim.

Ana Ngayia, 53 ans, Tanzanie
© Simon Opladen

Ana Ngayia est rizicultrice dans le centre de la Tanzanie, une région fertile. Depuis qu’elle est membre du groupe «Kilimo Kwanza» dans son village, sa récolte de riz, autrefois maigre, a plus que doublé. Grâce au soutien d’Helvetas, elle a appris au sein du groupe à piquer de jeunes plants ayant à peine quelques jours, à une distance donnée les uns des autres. Et à récolter le riz au bout de 90 jours, lorsque les épis ne sont ni trop verts, ni déjà trop secs. Sinon, le riz fermente ou les grains tombent, ce qui, dans un cas comme dans l’autre, entraîne de grosses pertes.

Mais le plus important est que les membres du groupe s’entraident, notamment lors de la récolte. Comme le disent les femmes, c’est non seulement plus amusant, mais aussi plus efficace. Et aussi lors des négociations avec les intermédiaires, où elles négocient ensemble de bien meilleurs prix. Depuis peu, les femmes du groupe produisent ensemble du riz étuvé, car les Tanzaniens et Tanzaniennes soucieux de leur santé sont prêts à payer plus cher ce riz précuit, riche en vitamines et en minéraux.  

Clemencia López Cabrera | © Sandra Sebastian / fairpicture

Clemencia n'a pas besoin de pitié, mais que ses droits soient respectés.

Clemencia López Cabrera, 29 ans, Guatemala
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Clemencia López Cabrera n’a pu aller à l’école que jusqu’en sixième année: «Pourquoi dépenser de l’argent pour vous, les filles, alors que vous allez de toute façon vous marier ?», disait-on à la maison. Avant d’aller à l’école, elle devait s’occuper des tâches ménagères; il n’y avait pas de matériel scolaire. «On nous disait que nous, les femmes, comptions moins que les hommes, que nous n’avions pas à donner notre avis. Qu’une femme était faite pour s'occuper du ménage et avoir des enfants, pas pour intervenir en public». C’est aussi ce qu’elle croyait adolescente et, plus tard, jeune femme. «C'est pourquoi je me sentais laide et incapable. Depuis que j'étais petite, on me répétait que ce sont les hommes qui parlent et qui décident.» Aujourd’hui, Clemencia sait ce qu’elle vaut.

C’est un projet d’Helvetas qui lui a fourni une opportunité qui a tout changé. Clemencia est devenue membre d’un groupe de femmes et a suivi des cours pour renforcer son estime de soi et sa confiance en elle. Elle a amélioré ses compétences en négociation et développé des capacités de leadership pour faire avancer les intérêts des femmes, car les femmes indigènes sont discriminées dans tous les domaines de la vie au Guatemala. Elles ont moins accès que les hommes à l’éducation, aux revenus, au système médical et aux autres services publics. Leur charge de travail est immense et la violence domestique très répandue. Lors de démarches administratives, leurs demandes sont souvent considérées comme nulles et non avenues, et elles sont largement exclues de la vie politique.

C’est pourquoi Helvetas met aussi les autorités et les services administratifs devant leurs responsabilités pour qu’ils s’engagent davantage en faveur des femmes. Clemencia a appris, à l’aide d’exemples concrets, comment planifier, budgéter et soumettre une demande qui sera susceptible d’aboutir. «J’ai compris que mon avis compte aussi et que j'ai de bonnes idées», dit Clemencia aujourd’hui. En tant que membre du conseil de développement de son village, elle défend les intérêts de toutes et tous. «Nous n’avons pas pu terminer l’école ou faire des études, mais nos filles auront cette possibilité.»